lundi 29 janvier 2024

L'espoir du chemin de fer


C'est en pensant à notre ami Chucho Zapata que nous avons voulu prendre le train à Bogotà. Il a été cheminot jusqu'à la liquidation des Chemins de Fers Nationaux de Colombie (FNC), puis il est parti à la recherche d'une vie meilleure en France. Nous aimons quand Chucho partage ses souvenirs.

C'est aussi la fascination pour le monde ferroviaire qui nous a poussé à vouloir prendre ce train. Avec la nostalgie d'une construction collective de progrès portée par le rail colombien à partir de 1882, avec la mémoire traumatique de la liquidation de l'entreprise en 1991 et avec l'espoir à saisir d'un nouveau développement du territoire porté aujourd'hui par le gouvernement Petro.

Tôt le matin, un dimanche, nous avons rejoint l'Estación de la Sabana, siège historique du Chemin de Fer de la Savane de Bogotá et des Chemins de Fer Nationaux de Colombie. C'est de là que part un petit train touristique qui emprunte ce qui reste de la ligne de Chemin de fer du Nord pour rejoindre Zipaquirá en passant par Usaquén. 

Bien sur, mettre 3 heures pour aller de Bogotá à Zipaquirá en locomotive à vapeur, soit 42 km et 1 heure en moyenne par la route actuellement, a quelque chose de désuet. Mais c'est un geste qui croit en l'avenir quand on sait que 3550 km de rails attendent le vrai retour du train en Colombie.




mardi 23 janvier 2024

Candelario Obeso, poète colombien de la négritude


Il chante la nuit, sa fraicheur et sa solitude
Le bruit des rames sur le fleuve
Il chante la complainte du marinier absent
l'espoir d'amour partagé
Il chante l'orgueil du travail et la sueur
La volonté de liberté

Candelario Obeso (12 janvier 1849 à Mompóx — 3 juillet 1884 à Bogotá) fut l'initiateur du courant de la « poésie noire et sombre » en Colombie. Né à Mompóx, dans une famille d'origine modeste, il fut pendant les 35 années de sa vie soldat, ingénieur, éducateur, ouvrier et homme politique, mais en plus de tout cela, il produisit une précieuse production littéraire originale.

En plus de deux articles controversés sur la population colombienne de son époque, Obeso a traduit Othello de Shakespeare et plusieurs autres œuvres de Victor Hugo, Byron, Musset, Longfellow, entre autres. Et il a également écrit des romances, des comédies, des textes pédagogiques et deux romans (La Famille Pygmalion et Les Choses du monde).

Mais sa création la plus marquante est sans l'ombre d'un doute Chants populaires de ma terre (1877), dans lesquelles il verse toute sa tendresse, son langage, sa sensibilité, sa malice et le lyrisme de sa race. Avec ces Chants, Candelario Obeso occupe une place de premier plan reconnue dans l'histoire de la littérature colombienne. Il est considéré comme l'un des premiers poètes noirs. Ce recueil qui rassemble toute son œuvre en vers est écrit dans une tentative de figuration de la langue dialectale, comme on l'entendait chez les paysans de l'époque, sur les rives du fleuve Magdalena.

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lundi 22 janvier 2024

Les églises de Mompox



Il y a les marques du passage du temps, l'esprit andalou des conquérants, la proximité du fleuve et ses possibles. Il y a la moiteur tropicale et sa langueur, l'opulence des verts, la végétation généreuse. 
Les oiseaux, les poissons, les lézards, les chevaux.
Il y a les âmes des noirs bogas navigants, les savoirs faire des orfèvres et des potiers. 
Le contraste joyeux des couleurs et des blancs dont on peint les murs.
Il y a les airs de piano, de clarinette et les accordéons du Vallenato.
Le dulce de limon. Les hamacs et les chaises à bascule.
Il y a les albarradas, les légendes et la ferveur.  

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