mercredi 7 octobre 2020

A quatre mains avec Andreï


L'AUTRE

Viens, mon George. Ah! les fils de nos fils nous enchantent,
Ce sont de jeunes voix matinales qui chantent.
Ils sont dans nos logis lugubres le retour
Des roses, du printemps, de la vie et du jour !
Leur rire nous attire une larme aux paupières
Et de notre vieux seuil fait tressaillir les pierres;
De la tombe entr'ouverte et des ans lourds et froids
Leur regard radieux dissipe les effrois;
Ils ramènent notre âme aux premières années;
Ils font rouvrir en nous toutes nos fleurs fanées;
Nous nous retrouvons doux, naïfs, heureux de rien;
Le coeur serein s'emplit d'un vague aérien;
En les voyant on croit se voir soi-même éclore;
Oui, devenir aïeul, c'est rentrer dans l'aurore.
Le vieillard gai se mêle aux marmots triomphants.
Nous nous rapetissons dans les petits enfants.
Et, calmés, nous voyons s'envoler dans les branches
Notre âme sombre avec toutes ces âmes blanches.

Victor Hugo. L'art d'être grand-père


Et mettre des couleurs au dessin réalisé "à la va-vite" dimanche dernier par notre petit-fils. 
Et célébrer l'art d'être grand-mère avec un poème du grand Victor et une sonate de Poulenc. 
Parce qu'on a le droit d'être doux, naïfs, heureux de rien, le coeur serein empli d'un vague aérien.



La vie des feuilles mortes


Voici que la saison décline,
L'ombre grandit, 
l’azur décroît, 
Le vent fraîchit sur la colline, 
L’oiseau frissonne, 
L’herbe a froid. 

Voir l'album ici